L’extrême droite progresse en Europe. Au sein de l’Union européenne, quatre formations d’extrême droite ont obtenu un résultat dépassant 15 % lors des dernières législatives : en Autriche, Finlande, Hongrie et aux Pays-Bas.
De 2001 à 2011, le Parti populaire danois était un partenaire de coalition dans les équipes ministérielles de droite. Au Pays-Bas, le Parti pour la liberté de Geert Wilders a donné son soutien au gouvernement sans y participer, et le 23 avril dernier, vient de refuser de cautionner sa politique d’austérité en provoquant sa démission. En Grèce, en février dernier, les quatre ministres de l’Alerte populaire orthodoxe ont démissionné du gouvernement d’union nationale.
La montée de l’extrême-droite tient à des ressorts identiques quel que soit le pays : le rejet de l’immigration musulmane, de la mondialisation et de l’Union européenne (UE).
Dans ce contexte, Mein Kampf (Mon combat) va être réédité et publié en Allemagne sous prétexte de démythifier cet ouvrage, qui mêle des éléments autobiographiques et les fondements de l'idéologie nazie. Cet ouvrage qui a servi de base à la politique génocidaire du Troisième Reich. L'Etat régional de Bavière en détient les droits. L’ouvrage rédigé par Hitler en 1924 après une tentative de putsch entrera dans le domaine public en 2016. Il pourra alors être reproduit sans l'assentiment de l'Etat bavarois, sauf dans les cas "d'incitation à la haine raciale". Il s’agit d’un pare-feu illusoire et des groupes néo-nazis se chargeront de l’exploiter. L’Autriche voisine est le Pays d’Europe où l’extrême droite a réalisé le meilleur score ces dernières années. Une coalition gouvernementale y comprend un parti d’extrême droite, le Parti autrichien de la liberté (FPÖ), à l’époque dirigé par Jorg Haider, décédé en octobre 2008 après avoir créé le BZO (Alliance pour l’avenir de l’Autriche) en rupture avec le FPO. Créé par d’anciens nazis, le FPÖ bénéficierait d’un vote ouvrier et profite des déboires de la droite conservatrice au pouvoir, en proie à des affaires de corruption. Il fait jeu égal avec les sociaux-démocrates aux prochaines législatives, à l’automne 2013.
On se souvient que Marion Le Pen, alias Marine Le Pen, a valsé à Vienne à l’occasion d’un grand bal organisé par ces nazillons qui se retrouvent sur des thèmes de propagande liés à leur xénophobie maladive. Qui s’assemblent se ressemblent. Le discours est le même pour tous et l’idéologie n’a pas changé même si les cache-sexe électoraux sont de mise. Aujourd’hui, Sarkozy est en train de vouloir faire franchir le pas à la France en récupérant les thèmes de l’extrême-droite et en adoubant Marion Le Pen alias Marine Le Pen comme candidate compatible avec la république. Demain, il gouvernera avec la Front national relooké et rebaptisé pour tromper les Français, si, par malheur, il était réélu. Sarkozy est le néo-pétainiste de la droite décomplexée. Il est en train de faire basculer cette droite décomplexée dans l’extrême-droite. L’histoire est en train de reproduire ses plus sombres heures si les électeurs français ne réagissent pas. Sarkozy est en train de faire une campagne de deuxième tour agressive et haineuse. Il cherche plus le pugilat que le débat. Il agit en chef de bande amateur de coups bas dont il se délecte visiblement.
Ceux qui font feu de tous bois contre le candidat du Parti socialiste en disant qu’ils n’iront pas voter au second tour, font le jeu de Sarkozy. Ils le font peut-être inconsciemment ou influencés par d’autres moins innocents.
Voter pour Sarkozy ou s’abstenir, revient au même.
Il n’est plus besoin de voter Front national car Sarkozy a pris en compte tous les thèmes xénophobes du parti de la haine. Il ne reprendra cependant pas le cache-sexe économique et social du Front national. Par contre Sarkozy reste le Président des riches, l’allié de Merkel, le chantre de l’austérité, le diviseur des Français, le fossoyeur du service public…
Sarkozy veut sa part du 1er Mai et il a sorti son slogan : « La liberté, c’est le travail »… "« Arbeit macht frei », message forgé dans le fer et adressé aux déportés qui arrivaient au camp d’Auswitch et de Dachau. C’est aujourd’hui le slogan de campagne de son clip consacré au travail et thème de son discours d’investiture du 14 janvier 2007. Ignorance historique de sa part ou provocation volontaire ? Les néo-nazis ont dû recevoir cela comme un clin d’œil de connivence. De quoi attirer quelques voix nauséabondes…
signé: Battone