Gauche alternative en Corse
La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a annoncé la suppression du jour de carence des fonctionnaires car c'est une mesure «injuste, inutile, inefficace et humiliante». La droite ultralibérale est immédiatement montée aux créneaux en mettant an avant les économies réalisées et la baisse de l’absentéisme.
Gilles Carrez, Président de la Commission des finances à l’Assemblée Nationale, (UMP) pour qui, "cette abrogation est un très mauvais signal" a déclaré: "Rien ne la justifie sinon la volonté du Gouvernement de protéger un de ses électorats les plus fidèles". A ses yeux, elle est surtout "incompréhensible au moment où notre pays s’avère incapable de respecter la trajectoire du redressement de ses finances publiques, au moment où les efforts de maîtrise de la dépense doivent être accrus et clairement identifiés". Ne doutons pas que cet élu n’a aucun problème pour soigner un moindre rhume, s’offrir de belles ratiches bien blanches et une paire de lunettes en écailles. En outre, il doit encaisser ses salaires d’élu sans jour de carence impayé, même si, le 31 janvier 2012, il s’est vu décerner, par un jury de journalistes, le prix Trombinoscope, qui désigne le meilleur député de l’année, c’est-à-dire le plus présent. Cet énarque est l’auteur de la loi qui porte son nom et quiimpose au vendeur d'un lot de copropriété (ou d'une fraction de lot) d'en mentionner la superficie privative dans tous les documents relatifs à la vente. Son nom a été évoqué pour le poste de Ministre des finances mais Sarkozy a préféré qu’il reste Rapporteur général du budget de l'Assemblée nationale, poste occupé pendant dix ans, de 2002 à 2012.
Les média ont donné largement la parole aux détracteurs des fonctionnaires et le président de la fédération hospitalière de France est venu, avec ses statistiques invérifiables, claironner que la suppression de cette mesure antisociale mettait en péril le bon fonctionnement des hôpitaux. Frédéric Valletoux, déplore l’abrogation du dispositif. Il estime que ce dispositif avait produit "des effets immédiats" en matière d'absentéisme dans les hôpitaux publics. Il faut dire que la mesure a été prise par Sarkozy et que ce Monsieur est membre de l’UMP. Il est le fils de l’ancien vice-président du directoire de DEXIA. Défait au premier tour des législatives de 2012, il est maire de Fontainebleau depuis 2008 et préside Fédération hospitalière de France depuis le 28 septembre 2011.
«Une mesure injuste, inutile et inefficace ». «Injuste» car, dans le privé, deux tiers des salariés bénéficient d'une prise en charge des jours de carence. «Inutile» car l'absentéisme n’est pas plus important chez les fonctionnaires que chez les salariés du privé. «Inefficace», enfin, car la non-rémunération du premier jour de congé maladie n'a pas d'effet sur l'absentéisme global, même si Le président UMP des établissements hospitaliers dit avoir constaté une baisse dans les hôpitaux. L'abrogation du jour de carence coûterait moins de 0,1% de la masse salariale de la fonction publique.
Même si la suppression de cette mesure « humiliante » a été prise par le gouvernement pour faire passer le gel des salaires et le reste de la politique d’austérité, elle est la bienvenue mais ne fera pas avaler des couleuvres aux fonctionnaires. Il faut savoir que dans les grandes entreprises, les jours de carence étaient pris en charge contrairement à ce qui se faisait dans les PME et la fonction publique. Cette mesure était encore une fois faite pour diviser les salariés et sa suppression est exploitée contre les fonctionnaires par des ultralibéraux qui veulent démanteler le secteur public.
Tous les salariés, du secteur privé et du secteur public, doivent bénéficier du même traitement et notamment en ce qui concerne la santé. Les déremboursements et le coût de certains actes médicaux ont dissuadé bon nombre de se soigner. La journée de carence a peut-être fait baisser l’absentéisme dans certains secteurs sans doute parce que, pour ne pas perdre des journées payées, les salariés vont travailler malades.
Cette journée de carence était un peu comme la punition générale infligée à toute la classe par l’instituteur de la république Sarkozy au lieu de mettre en place les moyens d’un contrôle médicale efficace de l’absentéisme en créant des emplois. En vérité, il s’agissait d’une mesure d’austérité destinée à faire payer les salariés malades. Sarkozy a montré, pendant tout son quinquennat, son acharnement à faire payer le peuple en le divisant et à défendre les grandes fortunes. On connaît sa politique des boucs-émissaires parmi lesquels les fonctionnaires occupent une place de choix avec la double peine s’ils sont malades.
Battone