L’austérité gravée dans le marbre de la ploutocratie européenne…
Quel était le but principal de la dernière réunion européenne Sarkozy, Merkel et autres : stabiliser la zone euro pour sauver la monnaie européenne..
Pour cela le couple ploutocrate franco-allemand a préconisé de « renforcer l’architecture de l’Union Économique et Monétaire en allant au-delà des mesures indispensables qui sont nécessaires de toute urgence pour le règlement immédiat de la crise. Ces mesures doivent être prises sans plus tarder. Nous considérons que cela est indispensable pour la crédibilité et la confiance dans l’avenir de l’Union économique et monétaire ».
Et dans le but de « construire une Union pour la stabilité et la croissance durable qui nous permette de préserver notre modèle européen, qui conjugue succès économique et responsabilité sociale, nous devons consolider de manière significative les fondements de l’UEM. A côté de la monnaie unique, un pilier économique solide est indispensable, s’appuyant sur une gouvernance renforcée pour assurer la discipline budgétaire ainsi qu’une croissance plus forte et une compétitivité accrue ».
Il faut s’arrêter sur la formule « conjuguer succès économique et responsabilité sociale » et surtout sur l’expression « responsabilité sociale ». Il ne s’agit pas de la responsabilité des dirigeants envers les acquis sociaux mais d’un engagement à plus d’austérité, plus de rigueur. « Nous avons besoin de règles et d’engagements plus contraignants et plus ambitieux pour les États membres de la zone euro ». Voilà ce que l’hybride Merkozy est venu demander au 27 pays européens : de nouvelles règles plus contraignantes incluses dans un nouveau traité, une nouvelle législation européenne. Le but est d’inscrire la fameuse règle d’or dans le marbre. Chaque État membre de la zone euro devra adopter des règles relatives à un budget équilibré qui transposent les objectifs et exigences du Pacte de stabilité et de croissance dans la législation nationale, de préférence au niveau constitutionnel ou équivalent.
De quoi s’agit-il ? La nouvelle union européenne veut renforcer sa gouvernance de façon significative. Ce sont les dirigeants européens qui décideront en multipliant leurs sommets sous une présidence permanente pour fixer les stratégies économiques et budgétaires dans la zone euro. Un Euro groupe ministériel et une structure préparatoire renforcée préparera et mettra en œuvre les décisions prises par le Sommet et assurera le fonctionnement courant. La commission européenne, les parlements européens et ceux nationaux auront leur mot à dire mais les décisions viendront d’une nouvelle instance supranationale qui exercera son contrôle sur les budgets nationaux astreints au déficit autorisé jusqu’à 3% du PIB..
La Grande-Bretagne ne signera pas le traité qui sera rédigé avant mars 2012. Par contre neuf autres Etats membres de l'UE, qui comme la perfide Albion, n’utilisent pas l’Euro, ont décidé de s'associer à ce nouveau pacte, pour certains après avoir consulté leur parlement. Ce nouveau "pacte", qui repose notamment sur un contrôle plus strict des budgets nationaux et sur une réforme limitée du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), serait désormais épaulé par la BCE mais pas jusqu’à la création d’euro bons et à une mutualisation des dettes. Sur ce point, Merkel a eu le dernier mot.
Selon les conclusions du sommet, les institutions actuelles de l'UE pourront être utilisées dans ce nouveau traité, qui ne devra pas obligatoirement faire l'objet d'un référendum dans les pays qui le signeront et sera intégré le plus rapidement possible au cadre communautaire.
Tout cela est fait pour rassurer les marchés financiers qui, n’en doutons pas, continuerons, par les agences de notation, à mettre la pression sur les pays européens. L’Europe de l’argent pour les uns et de l’austérité pour les autres s’installe durablement et au pas de charge, une Europe ploutocrate dirigée par des technocrates et des autocrates