Qui se souvient d'un épisode de la célèbre série américaine Les Simpsons, intitulée « Pour quelques milliards de plus ? » où il était question d’un billet de 1.000 milliards de dollars. Homer Simpson était chargé par le FBI de retrouver ce billet imprimé sous la présidence d'Harry Truman afin d'aider à la reconstruction de l’Europe. Il avait été subtilisé par celui qui était en charge de son acheminement.
Cette idée d’une monnaie de singe apparaît aux Etats-Unis en plein débat sur le niveau du plafond de la dette (16.384 milliards de dollars au 31 décembre 2012). Des Démocrates croient avoir la solution miracle pour sortir de cette contrainte budgétaire : l’émission d’une pièce de platine d’un montant égal à 1.000 milliards de dollars (770 milliards d'euros environ). Cette idée a germé car, contrairement aux restrictions en vigueur de l’émission d’argent ou de cuivre, le Trésor américain peut émettre du platine pour commémorer certains évènements. Ce projet a même fait l’objet d’une pétition adressée à Obama.Il suffirait de créditer avec « un sou en platine » le compte du gouvernement fédéral auprès de la banque centrale et ensuite de dépenser encore à partir de ce compte. Contrairement à d’autres pays ayant recours à la planche à billets, l’émission de monnaie n’aurait pas d’effet inflationniste dans l’économie américaine, selon certains économistes.
Rêvons un peu ! Et si la France émettait une monnaie 100% en chocolat, que vaudrait-elle ? Un euro six sous ! Pour une pièce de diamant, c’est trop tard : Giscard n’est plus président de la république et Bokassa est mort. Alors si on essayait avec de l’uranium enrichi ? Un nucleuro ! L’uranium est moins abondant que le cuivre, le nickel ou le zinc, mais il est 500 fois plus abondant que l'or, plus abondant aussi que l'argent, le cadmium ou le mercure. Le prix de l’uranium a été multiplié par 10 en quelques années. Une fois enrichi, il pourrait rivaliser avec le platine américain. Cela poserait un problème de radioactivité, nous dites-vous ! Il ne reste qu’à vendre avec le nucleuro une centrale nucléaire et ça on sait le faire. La France a une position de leader mondial dans ce domaine. Son savoir-faire internationalement reconnu vaut à l’industrie nucléaire française un important volume de commandes à l’exportation. Alors pourquoi ne pas payer notre dette avec une pièce en uranium enrichi de deux milliards d’euros ? Une centrale nucléaire de la gamme des 1000 mégawatts a un coût unitaire qui serait aujourd’hui de l’ordre de 2,5 à 3,5 milliards d’euros. L’union sacrée entre les lobbies financiers et ceux du Nucléaire.
Faisons de l’uranium enrichi une monnaie courante ! Tant qu’à utiliser une monnaie de singe, faisons en sorte qu’elle rayonne longtemps. N’est-ce pas le souhait des financiers de l’euro ? Toutefois j’entends les nucleuroceptiques dirent : « Le guerre économique, c’est comme la guerre nucléaire, il n’y a pas de vainqueur, juste des survivants. Alors si on mélange des deux, on n’est pas loin d’un nouvel Hiroshima financier ». En matière de monnaie et de nucléaire, il vaut sans doute mieux ne pas imiter les Américains. Un sous est un sou. Un euro reste un euro mais il se pourrait bien qu’un jour nous remboursions les vieux singes de la finance avec des grimaces.
Battone