Le Capitaine est seul maître à bord du bateau. C’est ce qui ressort du récent échouage du TK-Bremen sur la côte bretonne. Toutefois une enquête judiciaire devra « rechercher l'existence ou non d'une faute » dans la décision du commandant de quitter le port, les manoeuvres en mer et l'état du navire. Pour l'association écologiste Robin des bois, la capitainerie aurait pu « ajourner ce départ en vertu d'un article du Code des ports maritimes » promulgué après la catastrophe de l'Erika. Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, qui devait déposera plainte, précise que cette disposition n'est qu'incitative, ce qu'il regrette. Il voudrait qu'elle soit rendue obligatoire. Le porte-parole de la Préfecture maritime confirmait qu’aucun texte ne permet d'interdire au commandant d'un navire de sortir du port avec 190 tonnes de fuel et 40 tonnes de gasoil. De son côté la ministre de l'Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, réfléchit à une extension des pouvoirs des capitaineries pour interdire à un bateau de sortir en mer à cause de la météo. Ce cargo vétuste battant pavillon maltais est la propriété de la compagnie turque Adriyatik Gemi Isletmeciligi. Construit en 1982 en Corée du Sud, il a fait l'objet d'un examen technique, en juillet. « Mais c'était en Bulgarie, relève Jean-Paul Hellequin, du syndicat CGT des marins. Et même dans ce pays plutôt complaisant, des déficiences ont été relevées. » Malgré cela, le TK-Bremen n'apparaît pas sur les principales listes noires maritimes. La pollution de l’Erika n’aura servi à rien.
Ce nouvel accident maritime nous ramène aux élections présidentielles où la navigation est une métaphore prisée. Nous pouvons être rassurés en ce qui concerne le capitaine du pédalo, son échouage n’entrainerait aucune pollution puisqu’il se déplace à la force des mollets. Toutefois, en louvoyant un peu trop à tribord, il risque de rater le port. C’est à lui de virer à bâbord. Par contre le capitaine actuel du vaisseau France a choisi de garder son cap malgré les avis de tempêtes. Avec sa cargaison de projets antisociaux, le risque de pollution est grand et le naufrage prévisible. Pour éviter la marée brune, la seule solution sera de le jeter par-dessus bord en mai 2012. Nous lui gardons un chien de sa chienne mais ne voulons pas le noyer en laissant penser que nous l’accusons d’avoir la rage. Nous lui laisserons donc le pédalo pour rejoindre le yacht de Bolloré dans les eaux internationales Ensemble qu’ils mondialisent à vapeur ailleurs ! Sur le vaisseau France, hissons les voiles de la liberté, mettons le cap à gauche toute et chantons :