On estime que, si rien n'est fait, la moitié des quelques 6 000 langues parlées aujourd'hui disparaîtront d'ici la fin du siècle. Avec la disparition de langues non écrites et non documentées, l'humanité perdrait non seulement une richesse culturelle, mais aussi d’importantes connaissances ancestrales, contenues en particulier dans les langues indigènes.
Toutefois, ce processus n'est ni inévitable ni irréversible: des politiques linguistiques correctement planifiées et mises en œuvre permettent de renforcer les efforts effectués actuellement par les communautés de locuteurs pour maintenir ou revitaliser leurs langues maternelles et les transmettre aux générations les plus jeunes… C’est écrit sur le site de l’UNESCO qui a dressé la liste des langues le plus en danger dans un atlas.
L’Unesco a publié aussi un document sur la vitalité et la disparition des langues que vous pouvez consulter en cliquant ICI, ainsi que la liste des questions fréquentes sur les langues en péril ICI
Alors quel est le verdict de l’Unesco pour la langue corse ?
« Definitely endangered »
… CERTAINEMENT EN VOIE DE DISPARITION !
En 1995, il était encore parlé par 64 % des 250 000 habitants. Cela représenterait 160.000 locuteurs. Malgré le constat de l’UNESCO et contrairement à sa promesse de campagne, François Hollande n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales. Sur le plan local, La collectivité territoriale de Corse a voté la coofficialité de la langue corse et ajouté sur son logo « culletività territorale di Corsica ». Concrètement, cela veut dire que plus rien de s’écrira et ne se dira dans les administrations corses uniquement en français. C’est l’introduction du bilinguisme administratif… si le conseil constitutionnel ne retoque pas cette loi locale, ce qui apparaît probable aux yeux de certains spécialistes du droit constitutionnel. Cela apparaît d’autant plus probable que la non ratification de la charte européenne des langues régionale semble indiquer que le président Hollande n’est plus d’accord avec le candidat Hollande sur ce sujet sensible en Corse et qui fait débat. Une réforme de la constitution apparaît nécessaire et constitue donc un obstacle de taille. Si la coofficialité suscite l’espoir chez les uns et des craintes chez les autres. la CTC a tranché démocratiquement en Corse par un vote. Le contester serait remettre en cause cette démocratie et on entrerait dans un autre débat sur les institutions représentatives de l’île. On peut toutefois se poser la question : Obtiendra-t-on par la force de la loi, ce que l’on a pas obtenu par amour ?
Sur le site de la Fondation de Corse « Umani »/ Umani Fundazione di Corsica, nous avons noté cet appel :
A lingua corsa hè cum’ è un ortu magnificu è smenticatu « INTERDIT AU PUBLIC»... un ortu cusi bellu, fecondu è utile, colmu di secreti è d’erbe scurdate, chi ci ponu nutrì è guarrì. Demuci a fede di mandà via u scrittoghju « ACCÈS INTERDIT»... Inventemu issa gioia d'aprelu dinù. Demuci a forza di cultivallu incù sapè-fà, sperienza è amore... A lingua hè « casa di l’esse »,u bè di tutti... Demuci u curagiu di falla fiuri è di spartela.
La langue corse est comme un magnifique jardin abandonné, «INTERDIT AU PUBLIC »... un jardin si beau, fécond, unique et utile… plein de secrets, riche d’herbes oubliées, capables de nous nourrir, de nous guérir. Créons cette envie d'enlever le panneau « ACCÈS INTERDIT ». Fêtons cette joie de l’ouvrir. Inventons la force de le cultiver avec savoir-faire, intelligence, expérience et amour…La langue est la « maison de l'être » et le bien de tous... Ayons le courage de la faire fleurir, de l’offrir et la partager.
Cet appel s’adresse à l’intelligence, l’expérience et l’amour et, sans une adhésion de tous et la force de chacun, la loi ne changera sans doute pas le cours des choses. La langue est avant tout transmise de génération en génération et, sans ce passage, les mesures prises seront toujours insuffisantes… à moins de faire, comme l’a fait la France naguères et pour régler le contentieux linguistique, d’interdire le français dans les écoles et les administrations… On passerait à une autre étape qui est loin de réunir à la CTC et dans la population le vote majoritaire que la coofficialité a connu.
Les neuf critères de la vitalité d’une langue sont répertoriés par l’Unesco dans un schéma synthétique. La coofficialité en fait partie à travers certains critères et la transmission familiale aussi.
Le débat continue intra et extra-muros. Les opinions sont partagées au sein de chaque famille politique à l’exception des Nationalistes et des Jacobins qui s’assument. A suivre…
Pour celles et ceux qui voudraient apprendre le corse, la Ville d’Ajaccio a mis à leur disposition un site Internet. Pour y accéder cliquer ci-dessous :
Pour plus d’informations sur l’apprentissage de la langue corse, vous pouvez vous renseigner auprès de la collectivité territoriale de Corse qui organise une semaine de la langue corse du 1er au 10 juin…
Da Capicorsu finu à Bonifaziu, da Muriani finu à Lozzi, da Purtivechju finu à Calvi passendu per Parigi, a lingua corsa franca e muntagne è pichja ind’è voi !
Decine d’associi, l’Università è parechje cumune urganizeghjanu manifestazione di prumuzione di a lingua corsa…
Pour connaître le programme cliquer ci-dessous :
Pidone