• Coti-Chiavari à l'encan


    Afficher Itinéraire vers Coti-Chiavari sur une carte plus grande - plan interactif.

    Coti-Chiavari est connue pour la beauté et la diversité de ses paysages. Elle suscite pas mal de convoitises, surtout de la part des spéculateurs.  Une politique de constructions – essentiellement des résidences secondaires, disons de haut de gamme – se développe sans retenue et quelquefois en infraction avec la Loi sur le littoral, avec la bénédiction du maire de la commune et la bienveillance des autorités préfectorales.

    N’ayant pas de Plan local d’urbanisme, la commune de Coti-Chiavari a établi une carte communale pour « maîtriser » le foncier  et « encadrer » les constructions futures. Cette carte a reçu l’aval du préfet de la Corse du Sud. Le tribunal administratif de Bastia, saisi à la demande des associations U Levante et  Garde,  a annulé cette carte, dans sa séance du 4 novembre 2011. C’est une excellente nouvelle.

    Qu’en est-il de la fameuse carte ? Elle prévoit la création de nouveaux zonages en continuité de l’existant. Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement qu’on peut construire n’importe où et n’importe comment à partir du moment où il existe déjà une ou plusieurs maisons, ou un hameau. Cela relève de la technique du grignotage.  Bien évidemment au mépris des sites remarquables, nombreux dans le secteur. Le tour est joué. Pas mal vu, comme dirait l’autre.

    Si une telle carte était appliquée, bonjour les dégâts dans un secteur exceptionnel.

    Ce qu’elle propose ne ferait qu’officialiser une pratique ancienne, au profit de quelques grands propriétaires fonciers qui salivent d’impatience dans l’attente de pouvoir vendre leurs terrains. Il suffit de se balader du côté du Capu di Moru à Verghja en passant par la Castagna pour se faire une opinion. Combien de constructions bâties dans des zones dites remarquables ? Et que dire sur la flambée des prix pratiqués à Coti-Chiavari ? Ces prix deviennent inabordables pour la grande majorité des Corses, surtout dans les quelques zones encore constructibles. C’est inacceptable. On ne peut plus tolérer qu’une commune, qu’une île comme la nôtre, soient mise en l’encan.

    Ceci dit, les promoteurs de la carte communale n’entendent pas lâcher le morceau. Ils vont faire appel de la décision du tribunal administratif de Bastia. Pour eux les enjeux sont importants. C’est une affaire de gros sous. Au-delà des résidences secondaires pour étrangers fortunés, commencent à émerger d’autres projets beaucoup plus juteux. Il se susurre qu’un vaste projet immobilier verrait le jour – dans quatre à cinq ans - sur des terrains de l’ancien pénitencier de Chiavari : hôtel de luxe, lotissement pour ouvriers de chez Renault – évidemment - et autre port privatif à Verghja. De même parle-t-on d’un projet d’envergure qui serait construit à Cala d’Orzu, non loin de la fameuse paillote de « Chez Francis » qui a défrayé la chronique du temps du préfet Bonnet.

    Donc vigilance. La lutte pour la protection de nos sites continue plus que jamais.

    Dernière chose. Nous suggérons au maire de Coti-Chiavari, et à d’autres maires de Corse, de se pencher sur l’épineux problème du logement social et de contribuer à apporter des réponses positives tant il est vrai que ce problème concerne des milliers de personnes, en particulier les jeunes. Souhaitons que ces élus y mettent autant d'ardeur que pour les logements à caractère spéculatif.

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